Bandeau
Etude monographique du 0,50F Marianne de Béquet
Sa naissance, sa production, son utilisation postale

Ce site philatélique étudie le timbre 0,50F Marianne de Béquet, depuis sa conception jusqu’à son utilisation postale en passant par les différentes présentations dont il a fait l’objet.

Faux 0,50F Marianne de Béquet réalisé en offset

Introduction

Nous allons présenter dans cet article un faux pour tromper la poste, réalisé en offset. Nous présenterons donc d’abord ce mode d’impression des timbres avant de décrire ce faux appelé "faux d’Aubervilliers".

Le principe de l’impression offset

 
 
 

L’impression offset est un procédé apparu à la fin du XIXème siècle et qui a remplacé progressivement la lithographie.

L’impression offset est une méthode d’impression dans laquelle l’image à imprimer est gravée sur la forme imprimante (la plaque offset) puis transférée sur un rouleau en caoutchouc (le blanchet) puis sur le support d’impression (en général le papier).

La forme imprimante possède une base, souvent en aluminium, qui sert de support à deux couches superposées : une couche hydrophile (en général un sel) surmontée d’une couche photosensible lipophile (en général du cuivre ou un polymère).

Dans ce procédé d’impression, l’image copiée sur la forme imprimante (par insolation laser le plus souvent) sera représentée par la couche sensible, grasse par nature, tandis que la partie sans image sera représentée par la couche hydrophile. La forme imprimante sera ensuite humidifiée (car les parties en sel ne sont lipophobes que si elles sont humides) ; les parties sans image fixeront l’eau tandis que l’image grasse repoussera l’eau et acceptera l’encre.

Les presses offset sont le plus souvent constituées de quatre groupes d’impression pour les quatre couleurs primaires (jaune, cyan, magenta et noir), mais il existe des presses offset ayant jusqu’à dix unités.

schéma d’impression offset (copyright Wikipedia)

Le faux d’Aubervilliers

On connaît un faux pour tromper la poste au type 0,50F Marianne de Béquet, qui est appelé « faux d’Aubervilliers ». Il s’agit d’un timbre fabriqué en offset, légèrement plus grand que le timbre authentique (20,5 x 26,5 mm au lieu de 20 x 26 mm) et dentelé en ligne 11x15.
 

bloc de quatre du "faux d’Aubervilliers"

 

lettre avec un timbre faux d’Aubervilliers et un blason de Troyes à 0,10F oblitérée fin 1974 (tarif lettre du 16.9.1974)

 

Bien entendu, il est difficile d’avoir des informations précises sur un timbre faux. Il semble que ce timbre soit apparu fin 1974 et qu’il ait été signalé aux philatélistes par J.F. Brun à l’occasion de Arphila 75.

On connaît également de tels timbres en feuilles non dentelées et non gommées :
 

bloc de 60 timbres non dentelés et non gommés du "faux d’Aubervilliers"

 

On peut signaler qu’il existe une note officielle du bulletin des Postes parue en janvier 1980 et signalant aux agents de la Poste ce faux (la date de parution de cette note est étonnante car ce faux est connu sur lettre depuis le dernier trimestre 1974 et que le timbre 0,50F Marianne de Béquet a été retiré de la vente en juillet 1978).
 

circulaire de la Poste signalant l’existence du "faux d’Aubervilliers"

 

publicité originale de la société DALAMI

 
 
 
 
 
 

Signalons, pour terminer, une hypothèse émise par le Dr. GRASSET dans Le Collectionneur Philatéliste et Marcophile sur l’origine possible de ce faux.

La société DALAMI avait fait réaliser un placard publicitaire comportant deux timbres Béquet à 50c (cf. la figure à gauche) avec une autorisation des P. et T. ne signalant pas que la reproduction des timbres ne devait être ni dans la couleur ni aux dimensions du timbre.

Les publicités déjà imprimées furent surchargées (cf. la figure à droite) et les clichés utilisés par l’imprimeur furent remis à l’administration. Mais il est vraisemblable qu’un autre cliché existait et qu’il a pu être utilisé pour produire le faux d’Aubervilliers, d’autant que les défauts des clichés et des faux sont identiques.

publicité modifiée de la société DALAMI