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Etude monographique du 0,50F Marianne de Béquet
Sa naissance, sa production, son utilisation postale

Ce site philatélique étudie le timbre 0,50F Marianne de Béquet, depuis sa conception jusqu’à son utilisation postale en passant par les différentes présentations dont il a fait l’objet.

La naissance du timbre

Introduction

Le processus qui a conduit à la naissance de la Marianne de Béquet est assez bien connu, car Pierre Béquet lui-même a donné pas mal d’informations sur ce processus, que l’on peut notamment retrouver dans le livre de Jean Renard La Marianne de Béquet témoin de son temps ou dans divers articles parus dans la presse spécialisée. Je vais reprendre l’essentiel de ces informations dans cet article, en l’illustrant à l’aide des documents correspondants. Cet article sera divisé en 4 parties correspondant aux 4 maquettes qui ont été présentées par Pierre Béquet à l’administration.

Étape n° 1

Le point de départ de l’histoire de la Marianne de Béquet est un cahier des charges précis proposé en juillet 1970 par le ministre et le directeur général des Postes (on peut noter une analogie certaine avec les timbres anglais basés sur le portrait de la Reine, par exemple la série actuelle au type Machin) :

Sur un fond très dense, il faut faire ressortir un très gros chiffre, et se détachant un profil blanc symbole de la République, avec une ligne verticale de légende République Française.

Pierre Béquet, seul candidat pour la réalisation du nouveau timbre au type Marianne, a d’abord réalisé onze esquisses sur papier Canson rouge à partir du dessin de la Marianne de Cheffer (le timbre d’usage courant à cette époque), pour des études de mise en page (équilibre entre le profil, les inscriptions et la valeur faciale). Voici deux d’entre elles :
 

une des onze esquisses produites par Pierre Béquet

 

une autre des onze esquisses produites par Pierre Béquet (Copyright Coll. L’Adresse Musée de La Poste, Paris / La Poste)

 

Ces esquisses vont conduire à une première maquette conservée au Musée postal et refusée par l’administration car trop proche du type Marianne de Cheffer alors en usage.

Étape n° 2

L’administration demandera donc à Pierre Béquet un dessin original. Trois études seront réalisées, à partir du visage de la femme Gisèle de Pierre Béquet semble-t-il :

  • deux sur papier calque, l’une avec le visage tourné vers la droite, l’autre avec le visage tourné vers la gauche et présentée ci-dessous :
     
    étude d’un profil pour son timbre par Pierre Béquet

     

  • une gouache en rouge. On peut voir celle-ci ci-dessous sur un carton épais au format A4, puis la même avec un cache en carton léger permettant une mise en page :
     

     
    Ces études permettront d’arriver à la maquette n° 2 où le visage est coloré en à-plat blanc, qui ne sera pas acceptée non plus par l’administration car cet à-plat a été considéré comme gênant pour la lecture des chiffres.

Étape n° 3

Trois dessins sur calque seront alors réalisés.

Le premier, présenté ci-dessous, a le profil assez éloigné du dessin final et un texte en minuscules :

 

dessin sur calque n° 1 produit par Pierre Béquet

 

Voici maintenant le 3ème calque réalisé. Le profil est maintenant celui qui sera définitif. Par contre, le rapport entre le profil et les chiffres évoluera encore.

 

dessin sur calque n° 3 produit par Pierre Béquet

 

Ce calque conduira à la réalisation d’une 3ème maquette, qui sera refusée, le profil étant jugé trop petit par rapport aux chiffres.

Étape n° 4

Pierre Béquet réalisera alors le 4ème calque suivant :

 

Dessin sur calque n° 4 produit par Pierre Béquet. Au survol de cette image avec la souris, on fait apparaître un certificat rédigé par Pierre Béquet constitué d’une photo du calque avec au verso l’indication manuelle par Pierre Béquet Calque préparatoire pour rapport Chiffre/tête Marianne.

Ce calque conduira à la maquette définitive (visible au Musée de la Poste) qui sera acceptée le 5 novembre 1970 :
 

maquette acceptée de la Marianne de Béquet (Copyright Coll. L’Adresse Musée de La Poste, Paris / La Poste)

 

On peut noter que les emplacements du mot POSTES et du nom du graveur BÉQUET seront échangés entre la maquette ci-dessus et le le poinçon que l’on peut voir en survolant ici avec la souris.